Notre réalité

L’administration, mais, malheureusement aussi, des acteurs du système font vivre à certain-e-s collègues des choses qu’on ne peut pas imaginer.
La lourdeur de la machine, elle aussi, abime les organismes et le mental de nombre d’entre-nous.

Des collègues qui acceptent d’en parler, à visage découvert ou anonymement, viendront abonder cette page d’exemple précis comme autant de cris de colère pour que, dysfonctionnements et discriminations, s’arrêtent.

Merci à ces courageux, tant il n’est pas toujours facile de parler de ses humiliations, de ses souffrances….
Pour l’heure, voici quelques exemples de situations « glanées » sur notre page Facebook.. La restitution est brute…

je vous trouve tous très courageux de vous accrocher au métier avec des maladies lourdes et difficiles à gérer au quotidien. Moi, j’ai fait un infarctus dû au surmenage et au stress l’an dernier, le 7 octobre et j’arrive en fin de droit de CMO. On m’a fait comprendre que j’étais considérée comme apte à reprendre le travail pour le comité médical qui a refusé de valider mon arrêt du mois de septembre. Du coup ils m’ont placé en disponibilité d’office. J’ai essayé de faire une demande de mi-temps thérapeutique mais à la DSDEN, on m’a dit que comme j’ai été placée en dispo d’office, ils ne pouvaient agréer cette demande alors que je suis pas encore en fin de droit.

enfin des chiffres :

86 médecins pour 1 million 131 000 agents
tout est dit non?

Illustration de Lap’

En telephonant pour prevenir je me rends compte que je ne supporte plus cette culpabilité de m arreter et cette pression psychologique qu on.nous fait subir quand on est malade.

Je songe de plus en.plus à un reclassement car je n en peux plus physiquement et.moralement. les handicaps invisibles font de nous des feignasses aux yeux ds autres et je ne supporte plus.

Petite phrase d’un neurochirurgien à mon égard : « vous seriez professeur à l’université, je comprendrais que vous soyez en arrêt, mais là, instit en maternelle, avec des petits et des moyens en plus, aucune raison de ne pas aller travailler ! »

Mon allégement de service, bien que préconisé par mon médecin spécialiste qui le suit depuis 5 ans, a été refusé. En ALD et RQTH depuis 7 ans, plus en bonus une hypothyroidie ma’ régulé, que du bonheur au quotidien. Pour couronner le tout, mon poste z fermé, je le retrouve dans une école plus éloigné avec un niveau de classe que je n’aime pas et qui m’a été imposé.

On ne peut même pas quitter l’ EN sereinement. Cela fait 15 jours que je fais des relances pour obtenir une attestation d’employeur pour les trois années de services. Après multiples échanges par mails ( on va vous l’envoyer / elle est pour signature etc etc) j’ai écrit au syndicat. Normalement le délais légal est de 8 jours. je risque de voir mon inscription auprès du pôle emploi éradiquée et tout est bloqué à cause de ce retard!

Pour ma part je quitte donc l EN car je ne me vois pas pouvoir continuer faire la roue de secours dans des établissements ghettos en tant que remplaçante alors que je dois me faire dialysée tous les deux jours. Je suis triste car j’ai bp bossé pour être à la hauteur de mes postes et bp investi mais je n’ai pas le courage l’oral d’affronter une administration totalement indifférent à la maladie qui nous fait culpabiliser quand on est malade et en arrêt maladie. C’est clair. Un remplaçant doit être une sorte de robot. Il remplace un malade donc quoi qu’il arrive il doit être là. Et bien non ! Je ne suis pas un robot. Je suis un être humain. Je vous souhaite bonne continuation et bon courage à toutes et à tous !

A plusieurs reprises, certains d’entre vous ont clairement envisagé de se mettre en danger, de ne pas faire ce qu’il faut pour leur santé, tout ça pour pouvoir être présent en classe et ne pas subir les remarques des parents, des collègues, de la hiérarchie…

Ne négligeons pas notre santé. Ne négligeons pas notre vie. Nous ne sommes pas notre métier. Nous sommes aussi l’ami-e de quelqu’un, l’enfant de quelqu’un, le parent de quelqu’un, le compagnon, la compagne de quelqu’un.
Et ceux là souffrent de nous voir souffrir. L’EN s’en fout, mais pas eux. Ne nous négligeons pas… ici, il y aura toujours une oreille attentive. soyons fiers de tenir le coup, mais assumons nos doutes et notre ras le bol quand ça ne va pas.
Ne lâchez rien les amis!!

parmi nos premières images…

Il semble impossible de trouver les statistiques des suicides dans l’éducation nationale… Pourquoi ne sont-ils pas publiés comme pour les policiers ou les agriculteurs ? Il faut mettre la pression médiatique pour que ce soit fait !

J’ai demandé à mon ien de faire les animations pédagogiques sur magistère car le mercredi c’est un jour de plus ou moins de repos.

Que je travaille ou non, j’ai 6h de soins par jour. Par les infirmières et par ma Kiné. J’ai donc 3 jours sur 7, pour essayer de pas mourir trop vite.

J’ai demandé à mon ien si je pouvais faire les animations pédagogiques sur magistère.
Ien très humaine pourtant.
J’ai regardé mes mails cette nuit, et bien elle me le refuse. Car j’ai repris à 100%
Elle est au courant que j’ai été 3 mois dans le coma cette année.

Médecine des personnels en Essonne : le médecin était vacataire. « Recrutement en cours » d’un nouveau médecin. Traduction : il n’y a plus de médecin des personnels dans le département de l’Essonne…

J’arrive même pas à savoir si il y en a un dans le Val de Marne, j’ai appelé le numéro indiqué je suis tombée sur une entreprise privée qui m’a expliqué que je n’étais pas la première à appeler pour le médecin de prévention mais que les fiches ne devaient pas être à jour. Génial.

Je rentre du rdv avec le médecin de prévention , une catastrophe… /… Il a été infecte c’était la première fois pour moi. Contractuelle depuis 3 ans il m’a clairement dit est-ce qu’au vue de votre état de santé vous pensez pas à un autre métier. Et aussi si vous éveillez le rectorat sur votre état et si vous demandez un aménagement pour le capes interne ils ne vous prendront sûrement pas. Il m’a dit ça « amicalement « . Bref je suis dégoûtée, je lui ai dit  » votre rôle est de me proposer de l’aide pour mon poste , pas de me décourager ». Il a fini par me prescrire un siège ergonomique, en terminant par  » vous voulez quoi d’autres  » sèchement, bref je sais plus si je veux continuer…

Avant d’être titulaire et tomber malade d’un cancer, j’ai été 14 ans contractuelle… je ne veux pas te décourager car ce métier, si tu l’aimes, tu as bien raison de t’y accrocher et passer le concours, mais malheureusement le médecin n’a pas tord pour le rectorat… parce qu’au final on les emmerde avec nos pathologies…

En 16 ans j’ai connu la compréhension mais aussi des attaques et mesquineries ( on ne dit pas harcèlement, c’est un terme juridique). Du coup dépression, insomnies et problèmes cognitifs modérés. Je le perds en voiture, ne reconnais pas les visages, me perds dans les jours et les semaines avec un ralentissement de la VTI (vitesse de traitement de l’information). J’ai eu beaucoup d’arrêts longs les 3 dernières années et je reprends à plein temps, le médecin de prévention fait le forcing pour que je demande un temps partiel de droit ce que je refuse.

J’ai signalé sur le registre CHSCT de mon établissement le non respect d’une préconisation (toujours respectée depuis 7ans…) d’une « pause vocale » de milieu de semaine ( je ne formule qu’une seule et unique demande, avoir mon jeudi pour faire le travail invisible et ainsi reposer ma gorge mercredi après midi et jeudi…). J’ai donc signalé que le fait de devoir parler tous les jours m’expose à un risque de maintien permanent d’une inflammation qui peut être à la fois dangereuse car ouvrant la porte aux maladies transmises par les élèves mais aussi favorable au risque de rechute de la maladie initiale qui m’a conduit dans cette situation.
Mon principal a interprété cette inscription au registre CHSCT en disant que c’est ma présence en classe, au milieu d’élèves potentiellement contagieux, qui me met en danger. Il va donc m’envoyer vers la DRH pour me « pousser dehors des classes » (il ne me l’a pas dit comme ça bien sûr…) et vers le médecin rectoral.

Gros coup de rage ce soir. Emploi du temps découvert aussi aujourd’hui. Bilan, pour 18h de cours (je refuse les heures sup et c’est respecté, contrairement à la préconisation du médecin du rectorat de concentrer l’EDT sur les matinées), je serai dans l’établissement de 8h à 16h tous les jours, 8h-12h15 le mercredi. J’avais demandé mon vendredi après-midi pour caler mes RDV médicaux (certains à Paris et banlieue, donc transferts TGV etc à prévoir ; certains ici, nécessitant d’être accompagnée car je ne conduis pas). Conséquence : obligée d’annuler des RDV tous obtenus des vendredis après moultes demandes auprès de mes médecins, dans le but de refaire ce maudit dossier de RQTH

J’ai appris lundi soir que j’étais convoquée aujourd’hui à 16h par le médecin du travail du rectorat pour « faire le point sur votre mi-temps thérapeutique »…
Donc, le rectorat veut me faire venir un mercredi après-midi (45 mins de route), dans un lieu non accessible aux personnes à mobilité réduite, avec mon schtroumpf puisqu’on est hors temps scolaire… Pour faire le bilan de mon mi-temps commencé lundi ? C’est vrai qu’après 2 jours de collège, sans même avoir fait cours en prime, je peux dire comment ça va…

On m’a refusé le poste spé sur lequel j’ai été la seule à postuler au motif de « avec votre situation vous risquez de demander un allègement de service et ça c’est pas possible ». Alors que la médecine de prévention n’a pas été contactée sur le sujet et qu’elle avait de toute manière donné son aval

Je suis en ALD depuis août 2018. Tous mes arrêts maladie pris dans ce cadre ont été « par erreur » comptés comme arrêts classiques. 20 jours de carence+primes manquent à ce jour à ma paie. Malgré le fait que la DPE m’ait fait refaire TOUS les arrêts pour prouver et régulariser la situation, ce qui m’a fait courir chez les médecins pendant 2 semaines. Pour rien.

Au lycée l’administratrice en charge des badges refuse de me donner le pass ascenseur. Il me faut un mot du docteur. Je suis RQTH en ALD…/…  Du coup, j’ai pas d’accès à l’ascenseur. Je suis au second étage presque tout le temps et mon sac a roulette reste a la maison. Je prends juste un demi classeur. J’ai pas TOUT ce qu’il me faut. Mais j’ai pas le choix. Je ne peux pas porter. Je suis dégoûtée.

C’est atroce quand certains parents se mettent à harceler. Je sais, pour le vivre, que certains sont extrêmement intolérants vis à vis du handicap . Ils ont une position souvent folle: ils veulent bénéficier des avantages d’un système privé où l’employé enseignant peut être viré à leur convenance… Tout en bénéficiant de l’école publique et gratuite …

Un petit coup de gueule en cette rentrée?
Je n’ai toujours pas de nouvelles de l’éventuel ordinateur portable que j’ai demandé. En juin , personne ne savait si c’était encore possible de m’en fournir un. Je n’arrive pas à travailler à mon bureau, j’ai le sentiment qu’on m’arrache le dos et les jambes.
Aucune nouvelle de la correspondante handicap….

Vue la considération et la qualite d’écoute du medecin de prevention qui m’avait recu avant son départ en retraite…. ce n est pas une grande perte, elle est aussi bien chez elle !!!

Bref je me sens mise à l’épreuve, dévalorisée et je n’arrive plus à mettre la distance et l’énergie pour ne pas me sentir démotivée. Vu la tronche de mon edt (comme j’ai refusé les 4h30 d’heures sup on a enlevé une classe en laissant les trous)

Personnellement j’ai dû me battre pour avoir un stationnement réservé (jai la carte de stationnement handi). Les places officielles dans l’établissement etant reservees aux vehicules de l’établissement propre (vehicules avec cartes comme vehicules de transport de materiel sans carte).

« J’ai une RQTH suite à un accident …Mon principal aimerait beaucoup me virer de mon établissement alors que j’ai toujours fait mon travail … »

« Combien sommes-nous à ne pas avoir été pris au sérieux par la médecine de prévention ? Combien sommes-nous à avoir subi des réflexions honteuses…? »

« Il y a 3 ans, j’ai eu en plus un accident où je me suis fracturé le col du fémur. Je suis rentré boiteux, j’étais très fatigué par les antidouleurs et surtout cette douleur permanente,         affreuse … mon principal a décidé que je ne devais plus faire partie de ce collège où je travaille depuis 15 ans … »

« Lorsque je travaille dans des conditions qui ne sont pas adaptées à ma situation, j’ai des arrêts maladie courts et perlés (jamais plus d’1 journée en dépit de ce que conseille mon médecin). Mon « tort » est de souffrir de maladies invisibles et galvaudées sous des termes fourre tout. Quand on est TZR, jeune, seule et confrontée à ces maux qu’il faut finir par accepter, on en voit de toutes les couleurs… »

« Je commence alors à demander une mutation pour me rapprocher de ma famille en Normandie afin de bénéficier de leur aide au quotidien. Mais à chaque fois la bonification pour handicap est refusée par le médecin expert alors qu’il ne m’a jamais vue. »    

« J’ai voulu reprendre l’an dernier en reconversion maths à mi-temps thérapeutique. Car je savais que d’être debout à piétiner autour des paillasses ce n’était plus la peine. Le rectorat n’a rien trouvé de mieux que de me mettre en Rep+ sans ascenseur … »

« Chaque année, j’ai un rendez-vous vous avec le service qui m’a greffée, à 3 h de chez moi. C’est un rendez-vous imposé, je ne peux pas choisir ni le jour, ni l’horaire. Ça n’avait jamais posé de problème à l’inspection académique sauf cette année où ils m’ont demandé de rattraper le jour… »

« Vous savez madame, vous devez prendre conscience que votre handicap complique la gestion de notre établissement…. »

« Je commence à sombrer dans une grave dépression qui a duré 10 ans, avec plusieurs tentatives de suicides (dont la dernière sur mon lieu de travail) et d’hospitalisations. Entre deux arrêts, je croise le chemin d’ une collègue déléguée syndicale qui s’interroge sur le fait que mes arrêts ne soient pas pris en compte en accident du travail. … »

« J’ai appelé la responsable info retraite aujourd’hui… elle ne savait pas que nos temps partiels ne nous étaient pas compensés contrairement au   secteur privé… »            

« Au cours de ces 8 années je me suis fait maltraiter, abuser et mépriser. … »

« Vous pensez être le centre du monde avec votre maladie ? Un médecin de rectorat »

« Je suis enseignant PLP dans un LP difficile où j’ai en charge trop de classes sans dédoublement. J’ai des soucis de santé incompatibles avec les conditions de travail qui sont très difficiles (conflits permanents, stress et palpitations etc…). Jai déjà demandé à changer de poste pour un public d’étudiants en BTS compatible avec mon état de santé. Mon médecin avait fait maintes demandes sans succès. Je suis en ALD et reconnu RQTH. Jai déjà bénéficié d’un clm et mi temps thérapeutique. Je suis bloqué et ça devient insupportable !… »

Je suis donc arrivée dans mon nouveau collège, et heureuse comme tout. J’ai rencontré le chef d’établissement. J’ai souhaité lui demander où se situaient les WC les plus proches de ma salle, en lui expliquant que j’avais une pathologie particulière. Cette personne m’a alors fait taire en tournant la tête et en disant « oui, oui, je sais mais moi ce qui m’intéresse, c’est votre rayonnement dans l’établissement, vous êtes jeune et dynamique ! » Puis elle m’a proposé de faire 9h supplémentaires. Oui 9h supplémentaires. Je suis agrégée, et on me demandait de faire 24h. 24 classes différentes. J’ai souri en pensant à une boutade. Mais non. C’était sérieux. J’ai alors refusé poliment. Cette personne m’a alors dit que je ferai, donc, 1h supplémentaire, et que ça je ne pouvais pas le refuser… »

« La plus grosse difficulté que j’ai eue par rapport à mon handicap c’est surtout les collègues qui font des commentaires ou qui sont calomnieux car j’ai un handicap invisible… »